L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), premier réseau mondial d’organismes de conservation de la nature avec, parmi ses membres, 89 Etats, 124 organismes publics et plus de 1 000 ONG bénéficie d’une position unique pour promouvoir les priorités de la communauté mondiale de la conservation. Au niveau national, c’est ainsi que dès 2003, le Comité français de l’UICN, rassemblant les membres français de l’UICN et associant collectivités territoriales et entreprises, soutenait l’établissement d’un réseau écologique national, cette proposition figurant à nouveau dans la contribution de l’UICN France aux élections présidentielles de 2007. Poursuivant sa mobilisation, une résolution est adoptée au congrès mondial de l’UICN à Barcelone en 2008, demandant aux Etats de mettre en place des réseaux écologiques nationaux en renforçant l’intégration de la biodiversité et la prise en compte des liens écologiques dans les politiques d’aménagement notamment à travers la planification biorégionale. On peut à ce titre mentionner quelques exemples d’initiatives régionales comme le corridor biologique meso-américain, le grand corridor Monts cantabriques - Pyrénées - Massif central - Alpes occidentales ou le réseau écologique paneuropéen.
Le projet actuel de TVB pourrait être renforcé sur plusieurs points dans son ambition de devenir un outil fort d’aménagement du territoire au service de la préservation de la biodiversité.
Ainsi, la compensation écologique, principe peu mis en œuvre bien qu’inscrit dans le droit français depuis 1976, pourrait être un complément dans la mise en œuvre de la TVB, si l’on s’attache toutefois à respecter quelques fondamentaux. L’UICN France considère que la compensation écologique, au-delà du strict respect de la séquence Eviter / Réduire / Compenser, doit notamment :
- donner lieu à une obligation de résultats et à des actions de terrain ;
- tendre vers un gain net de biodiversité, et ;
- prendre en compte les fonctionnalités écologiques et la biodiversité ordinaire.
Les prospectives sur ce sujet, comme l’a montré la journée d’échange du 5 avril dernier « Quelle compensation des atteintes portées aux continuités écologiques ? » doivent être développées.