Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale héberge 80 % des espèces animales et végétales présentes dans les Hauts-de-France. Conscient de sa responsabilité en matière de préservation de la biodiversité, il est très actif, depuis de nombreuses années, sur la mise en œuvre de sa Trame verte et bleue. Des premières approches de modélisation ont été engagées avec un bureau d’études, notamment sur la sous-trame des pelouses calcaires du Parc naturel régional. Plus récemment, nous nous sommes engagés en faveur de la Trame noire, démarche d’autant plus intéressante qu’elle croise de nombreux enjeux, en termes écologique, énergétique et économique. La charte du Parc, adoptée en 2013, avait ouvert la réflexion sur la pollution lumineuse bien présente sur le territoire avec les agglomérations de Saint-Omer et de Boulogne-sur-mer, et la proximité de Calais et Dunkerque. La labellisation "Territoire à énergie positive pour la croissance verte" et l’action résolue du Parc pour la maîtrise des consommations énergétiques ont constitué une opportunité pour approfondir la question de l’éclairage artificiel et de ses impacts sur la biodiversité.
Ainsi nous avons lancé une recherche-action avec la commune d'Ardres. Des protocoles d’estimation des impacts de la pollution lumineuse sur les chauves-souris et les papillons de nuit ont été testés, avec des résultats concluants pour modéliser la pollution lumineuse. Cette expérimentation a permis d’établir une méthode qui permet de croiser les données sur le patrimoine naturel avec celles sur l’éclairage public.
Le développement d’un partenariat avec la Fédération départementale de l’énergie du Pas-de-Calais (FDE 62) va susciter des actions concrètes dans les communes. La méthode développée sur Ardres permet de réaliser des préconisations et de prioriser les interventions à conduire pour un éclairage public plus respectueux de la faune locale et des espaces préservés.
Nous faisons le pari que cette conjonction d’outils efficaces et de leviers financiers pour une adaptation des équipements incitera les communes à opter pour une prise en compte de la Trame noire. Pour cela, le Parc naturel régional multiplie les actions de sensibilisation des élus et des habitants à la biodiversité nocturne. On constate aujourd’hui que la question de la préservation de la biodiversité est de plus en plus prise en considération, même si l’argument économique reste encore souvent le déclencheur de l’action. Il nous faut maintenant construire des outils d’évaluation pour tirer tous les enseignements des premières expériences des communes engagées dans cette démarche, afin d’entraîner un maximum de communes dans la transition écologique et énergétique du territoire.